Sweet Sixteen, dès que je suis de nouveau au lycée, je me
hâte au CDI et je l’emprunte de nouveau. Parce que ce livre, en y réfléchissant
bien, c’est un coup de cœur, le premier et le seul de l’année.
On suit deux personnages ; le point de vue d’une
adolescente blanche, Grace, qui nous offre le point de vue des personnes
blanches, farouchement opposées à l’arrivée dans leur lycée de personnes
noires, parmi lesquelles figure Molly, le second point de vue de l’histoire. J’apprécie
toujours l’alternance de point de vue dans les histoires, surtout dans les cas
comme celui-ci qui nous permet de constater la manière de penser des deux
partis, des gentils, des méchants, ou autre qualificatif. Et ici, je dois dire
que ça n’a pas fait exception, bien au contraire. Ça nous permet de nous mettre
à la fois dans la peau des blancs qui sont contres les noirs, on saisi les immondices
dont ils sont capables pour éviter la présence des personnes de couleur tout en
se rendant compte que certaines personnes sont plus tolérante, comme Grace,
justement. On suit un peu son changement d’opinion, ce qu’elle en pense, son
évolution… Et l’histoire nous apprend également le point de vue de l’une des
adolescentes noirs qui entre dans l’établissement, ça nous fait nous rendre
compte de leur lutte, nous fait comprendre que d’autres personnes noirs se
mettent contre eux, en quelques sortes, ne veulent pas que blancs et noirs
soient mélangés. Que le racisme n’est pas que dans le sens « blanc contre
noir ».
Le gros point fort de ce livre, c’est qu’il nous informe de
ce qu’il s’est passé il n’y a pas si longtemps que ça, tout en gardant… une
espèce d’allure romancé. L’histoire est inspirée de faits réels, et à la fin du
livre, après le dernier chapitre, il y a quelques paragraphes pour nous
expliquer la fin du conflit, si je peux résumer tout cela en un si petit mot.
J’aime beaucoup les aspects historiques, dans les livres, même si je n’en ai
jamais lu beaucoup, et la ségrégation, la séparation des blancs et des noirs,
la discrimination en général, c’est quelque chose qui m’a toujours beaucoup
touché, qui me fait réfléchir, qui me prend aux tripes.
C’est principalement pour ça, que Sweet Sixteen est un livre
à lire. Pour l’aspect historique de l’œuvre. L’auteure nous dit que oui, ça a bien existé, qu’il ne faut pas
l’oublier. C’est surtout pour ça qu’il faut le lire…
Mais également parce qu’il est horriblement bien écrit. Un
roman comme celui-ci, je pense que ce n’est pas anodin à écrire. Il faut éviter
de prendre un parti, il faut justement doser le degré historique et la partie
romancés, il faut bien l’écrire parce que sinon, ça ne va pas accrocher le lecteur.
Il faut faire des recherches, se renseigner sur l’histoire des personnages tout
en les inventant, il faut leur donner un caractère qui peut respecter les
actions de la personne qu’il représente…
Et je trouve que dans ce livre, Annelise Hautière à merveilleusement
bien fait son travail. Tout les « ingrédients » que j’ai cité juste
au dessus y sont, parfaitement mélangés dans les bonnes proportions. Et lorsque
le gâteau sort du four et se retrouve sur notre table de lecteur affamé, c’est
un régal. Ça nous fait ressentir. Ce livre fait ressentir.
Ce livre est un livre qu’il faut lire.